L'objet qui parle

C’est en exposant au vide grenier dansant de la mythique Java à Paris que Guillaume Bernard commence sa carrière en 1995.
C’est décidé : il sera brocanteur.

Près de chez lui, aux Abbesses, il est séduit par une minuscule boutique, délaissée depuis fort longtemps dans les vibrations interlopes de la rue des Martyrs de l’époque.

L’espace si particulier de la boutique offre des potentialités magiques : quelques mètres carrés… presque plus haute que large !
Sans nom et sans enseigne, la boutique est alors baptisée «L’Objet Qui Parle» par la clientèle elle-même lors d’un concours impromptu dans la rue.
Tellement Montmartre !

Il allait de soi qu’elle allait accueillir des objets tout-à-fait authentiques, parfois bousculés par le temps et sans hiérarchie de valeur.

Guillaume aime les objets qui servent ou ont servi, ingénieux et quotidiens, représentatifs d’un art de vivre modeste et éternel.
La vaisselle poétique côtoie la lampe de bureau indispensable, la petite relique religieuse populaire le globe terrestre scolaire, le papier peint des chambrettes parisiennes le lustre qui l’éclairera.
Le hasard de la chine étant son maître mot, il permet à Guillaume de découvrir des objets bizarres et précieux non répertoriés qui font son succès.

Les objets choisis un à un et sans cesse renouvelés grâce à une inlassable chine participent à d’insolites et joyeuses mises en scène orchestrées par Catherine Malaure et se jouent des proportions du lieu.

« Tu le veux ?… Crée le ! »
Depuis 30 ans dans les métiers de la mode et toujours professeur de stylisme, Catherine Malaure transforme la matière depuis son enfance. Toute la matière.

En sauvant des déballages de rues des merveilles négligées ou abandonnées, témoins d’un savoir faire modeste ou qualifié, elle constitue soigneusement dans son atelier des archives d’objets ou de matières : travail de corsetterie, de ganterie, fragments de broderie ou de perlage virtuose qui ont demandé, avant l’industrialisation, un temps et une patience injustement muets aujourd’hui.

Considérant le délabrement comme un joyau et le précieux comme une anecdote, Catherine élabore des compositions brutes jouant de l’imperfection et de la précision.

Loin de la nostalgie, surgit de ce travail un objet futur, exclusivement fait d’éléments anciens retravaillés. Elle raconte ainsi une nouvelle histoire naïvement écrite autour de ses mythologies intimes.

Sous l’impulsion de Guillaume, elle décide de proposer ses créations au sein de la boutique.
Cette collaboration la mène à composer pour L’Objet Qui Parle des mises en scène insolites, énergiques et joyeuses et même parfois surréalistes, dans la lignée de son travail effectué également pour des chambres d’hôte, des boutiques ou des pièces de théâtre.

Créations Catherine Malaure


ALIBAMBI
Inspiration non raisonnée mêlant Walt Disney et l’Orient
/ biche naturalisée + passementerie ancienne.

ZITA SE MARIE
Croisement fortuit d’une envie de bohème Mittel Europa et de Wikipédia
Zita de Bourbon-Parme, princesse de Parme puis, par son mariage, impératrice-reine d’Autriche-Hongrie, est née le 9 mai 1892 à Camaiore, en Italie, et morte le 14 mars 1989 à Zizers, en Suisse. Épouse de l’empereur Charles Ier, elle est la dernière impératrice d’Autriche, reine de Hongrie et reine de Bohême.

/ petit pingouin naturalisé +passementerie ancienne +bijoux de poupées + chutes de tarlatane + alcôve lumineuse 40’

POPÉRON
Symbole de la sagesse qui parle avec les dieux et de la connaissance de soi chez les Anciens
/ héron naturalisé +bannière de procession effilochée brodée au fil d’or

LE FIANCÉ DU MÉKONG
Hommage personnel
/ crâne + éléments de costume traditionnels + tôle

LA FIANCÉE DU MÉKONG
Hommage personnel
/ crâne +vannerie ancienne

DAME AU PERROQUET
/ diorama lumineux : huile sur toile égrainée + perroquet naturalisé + plume